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02/10/2010

[TV Meme] Day 7. Least favorite episode of your favorite tv show.

Le déroulement de The West Wing n'aura pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Au-delà de quelques sauts qualitatifs, c'est notamment le départ d'Aaron Sorkin, en fin de saison 4, qui provoqua une phase transitoire débouchant sur une saison 5, hésistante, entre deux eaux. Le nouveau showrunner, John Wells, dut alors faire des choix narratifs qui conduisirent la série à progressivement évoluer et se transformer. Les deux dernières saisons furent différentes, mais trouvèrent cependant leur équilibre et une nouvelle jeunesse. Cependant, au fil de ces mutations chaotiques, il y eut quelques victimes collatérales. L'une d'elle fut, malheureusement, Toby Ziegler, dont je ne crois pas avoir jamais pardonné aux scénaristes pour cette forme d'exécution qu'ils firent subir au personnage en fin de saison 6 et début de saison 7...

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The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 5, saison 7

Here Today

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Quelque part, l'idée que Toby puisse organiser la fuite de l'information sur la navette militaire américaine m'a toujours semblé sonner extrêmement faux. Certes, l'histoire le touchait d'une certaine façon personnellement. Oui, il avait toujours su faire preuve d'une indépendance d'esprit assumée. Mais Toby était aussi un de ceux qui prenait le plus à coeur les obligations et les devoirs de sa fonction ; je me souviendrais toujours de sa réaction lorsque le président l'avait informé de sa maladie.

La déchéance du personnage ainsi organisée fut un vrai crève-coeur pour la fan que j'étais, exacerbé par la scène de confrontation finale que contient ce fameux épisode Hear today - et qui explique le fait qu'il ait été choisi aujourd'hui : Bartlet y refuse la démission de Toby afin de le renvoyer lui-même proprement et simplement. J'ai détesté le laïus d'un président en colère et ces paroles échangées entre les deux hommes qui, certes, ont toujours eu une relation compliquée, ne se comprenant pas toujours, mais dont les rapports restaient marqués par un profond respect l'un pour l'autre.

En voulant se séparer de certains personnages "réguliers" dont la présence ne s'imposait plus au vu de l'évolution prise par la série, c'est un personnage incontournable que les scénaristes ont trahi.

11/09/2010

[TV Meme] Day 4. Your favorite show ever.

A première vue, il semble y avoir quelque chose d'un peu naïf et arbitraire à imaginer qu'il existerait une production à placer sur un piédestal, surclassant tout le reste, quand on envisage toutes les séries, si différentes, qu'un téléphage peut croiser lors de son parcours. Pourtant, c'est aussi une des rares questions de ce TV Meme, si ce n'est la seule, pour laquelle je n'ai eu absolument aucune hésitation.

La "série favorite", c'est celle qui a su bénéficier à la fois de qualités scénaristiques objectives et du ressenti subjectif propre à chaque téléphage. C'est celle qui nous a bluffés, fascinés, émus et faits rire aux larmes. Mais c'est aussi celle qui s'est arrogée une place à part, qui nous a marqués d'une façon très personnelle, sans qu'il soit réellement possible de traduire cela en mots. Elle est aussi le fruit d'une conjoncture, ayant eu le mérite d'arriver à une période charnière de notre téléphagie : il y aura forcément des accents générationnels en elle.

Si vous me lisez un peu, vous savez que je suis la reine des flirts télévisés sans lendemain, des coups de foudre qui rythment une passion tournée vers les découvertes et les nouveautés. La téléphagie est une "nouvelle frontière permanente". Mais m'interroger sur ma "série favorite" réveille un autre versant, plus ancien et peut-être moins sollicité désormais. Celui, solide, de la fidélité. "My favorite show ever" est devenu un fait établi, une donnée claire et constante de mon paysage téléphagique. Ce n'est pas un simple mélange de qualité et de ressenti, c'est la série qui a apporté le ciment à une passion alors en pleine croissance.

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The West Wing
(A la Maison Blanche)

(1999-2006, NBC)


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Parce que The West Wing a su dépeindre avec brio une réalité politique empreinte d'idéalisme, créant un cadre aussi enrichissant que fascinant pour le téléspectateur.
Parce qu'elle a initié avec tact, subtilité et souvent beaucoup d'adresse, des réflexions abouties et osées sur les grandes thématiques sociales qui transcendent nos sociétés occidentales, ne reculant devant aucun sujet aussi sensible soit-il.
Parce qu'elle s'est montrée pédagogique, sans jamais être rébarbative, ni infantilisante, choisissant en conscience de faire confiance et de s'adresser à l'intelligence de ses téléspectateurs.
Parce que c'est rafraîchissant d'éteindre la télévision, encore porté par le dynamisme impulsé par 40 minutes bouillonnantes de brain-storming, en ayant l'impression de se sentir moins bête.
Parce qu'elle a réussi à percer et à vous faire comprendre certains des mystères socratiques et insondables de la démocratie, ou des Etats-Unis, comme aucune autre série. Même si cela ne vous intéressait pas a priori.
Parce que ses dialogues, ciselés à la perfection et vivants à l'excès, proposèrent des échanges jubilatoires qui résonnent encore dans les têtes, sur des thèmes sérieux aussi bien que sur des sujets frivoles.
Parce qu'elle avait cette capacité d'alterner les tons, pouvant faire réfléchir longuement un jour, et rire aux éclats le lendemain.
Parce qu'elle bénéficiait d'une galerie de personnages attrayants, aux caractères affirmés, à la fois différents et complémentaires, et auxquels il était tellement facile de s'attacher. 
Parce que, au moins une fois devant les urnes, on s'est dit : "I would have voted for Jed Bartlet".
Parce que Aaron Sorkin.
Parce que son casting était d'une homogénéité et d'une solidité enthousiasmantes, ayant trouvé le parfait équilibre à l'écran.
 Parce que elle aura su drastiquement augmenter votre capacité de conversation dans les cocktails (où vous brillez désormais en évoquant les Etats fédérés de Micronésie).
Parce que les réunions pédestres virevoltant dans les couloirs, c'est classe.

Parce qu'il est nécessaire... que dis-je, vital !.. de parfois se rappeler ce que c'est d'y croire vraiment, aussi désillusionné sur la politique politicienne que l'on puisse être.  

 

Le générique :

 

The good old times... The Big Block of Cheese Day :

30/12/2009

De la "décennie" et des listes du sériephile (ou pourquoi il faudrait revoir A la Maison Blanche)


Chaque fin d'année, la blogosphère, les médias en général, nous-mêmes dans l'anonymat de notre salon, nous sacrifions au rituel du bilan. Que retenir ? Que penser de l'année qui s'achève ? En 2009, la question se pose avec d'autant plus d'acuité que vient se greffer une problématique plus vaste : ce que l'on appelle la "fin d'une décennie".

Sauf que...

Il faudrait commencer par citer une des grandes séries de cette "décennie" pour rétablir une vérité trop facilement oubliée : pas plus que le 1er janvier 2000 ne marquait l'entrée dans le nouveau millénaire, le début de l'année 2010 ne marque pas la fin d'une décennie... qui se conclura en fait le 31 décembre 2010 (et qui a commencé le 1er janvier... 2001).

Mais si, souvenez-vous, il y a dix ans (déjà !), de Toby et Sam dissertant sur le sujet dans les couloirs de la Maison Blanche :

Toby : It’s not the new millennium, but I’ll just let it drop.
Sam : It is.
Toby : It is not the new millennium. The year 2000 is the last year of the millennium. It’s not the first one of the next.
Sam : But the common sensibility, to quote Steven J. Gould...
Toby : Steven J. Gould needs to look at a calendar.
Sam : Gould says that this is a largely unreasonable issue
Toby : Yes, it’s tough to resolve. Yes, you have to look at a calendar.
(...)
Sam : You got to ask yourself which is more exciting, watching your car roll over from 99,999 to 100,000, or watching it go from 100 to 101?

Pour les non anglophones, la version française :

Toby : Ce n'est pas un nouveau millénaire, mais laissons tomber.
Sam : Je dis que si !
Toby : Ce n'est pas un nouveau millénaire. L'année 2000 est la dernière année de ce millénaire, et non pas la première du suivant...
Sam : Mais le bon sens populaire pour citer Steven G. Gould...
Toby : Ton biologiste ferait mieux de regarder un calendrier.
Sam : Gould dit que c'est une question assez difficile à résoudre.
Toby : Oui, c'est vrai. Très difficile à résoudre, oui. Faut regarder un calendrier !
(...)
Sam : Il faut savoir ce qui est le plus excitant... Voir le compteur de ta voiture passer de 99.999 à 100.000, ou alors le voir passer de 100 à 101, là est toute la question.

(A la Maison Blanche, 1.10, In Excelsis Deo)

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Conclusion, non, la décennie ne se finit pas jeudi. 2010 est en fait la dernière année de la première décennie du siècle. Par conséquent, il faudrait logiquement remballer tous les classements, sondages, enquêtes et autres tops spontanés établis en l'honneur d'une décennie artificielle qui ne respecte pas le calendrier.

Reste que, comme le dit si bien Sam, il s'agit de savoir ce qui est le plus excitant...
J'avoue avoir toujours plus penché pour l'optimisme teinté d'idéalisme de mon cher Sam, plutôt que le pragmatisme efficace et grognon de Toby. Et puisque la même erreur avait déjà été faite il y a dix ans de cela, et qu'aucun classement global n'a été réalisé depuis, continuons donc -mais en en ayant conscience !- avec ce calendrier fictif, en s'interrogeant : les séries de 2000 à 2009, c'étaient comment ?


N'étant qu'une apprentie téléphage en herbe, modeste "sériephile" qui mesure la pile imposante de fictions qu'il lui reste encore à découvrir, je ne vais pas essayer de réaliser une réelle rétrospective. Je ne tenterai pas de faire le point sur les séries marquantes, influentes ou cultes : d'autres le feront de manière bien plus éclairée.

Mais je me suis simplement demandée dans quelles séries de ces dix dernières années, j'investirais pour constituer ma DVDthèque idéale. Pour cela, j'ai délimité plusieurs catégories (par format, nationalité ou genre), créées artificiellement pour me faciliter la vie et correspondre à mes propres visionnages. Je vais tâcher de vous proposer, au cours des prochains jours, quelques billets, esquisses maladroites de "bilans", qui seront surtout l'occasion d'évoquer un peu les fictions qui m'ont marquée ces dix dernières années, plutôt qu'une volonté de dresser arbitrairement des listes immuables "objectives".

 

(A regret, je dois laisser les séries asiatiques de côté : si je suis déjà loin d'avoir fait le tour des fictions occidentales, je n'ai vraiment vu qu'une proportion bien trop marginale de la production de ces dix dernières années pour pouvoir avoir un avis sur le sujet.)

 

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A venir donc : Ma DVDthèque idéale de ces dix dernières années, avec un premier article sur les mini-séries.